Chaque année, les employés de l’hypermarché Leclerc La Pardieu à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) apposent quarante cinq millions d’étiquettes sur les produits proposés aux clients. Alimentaire, frais, électroménager, bricolage, épicerie, aucun rayon n’y échappe. Seuls les gros volumes ne sont pas étiquetés.  « Notre crédo, ce sont les prix. Coller des étiquettes sur tous les produits, c’est montrer notre intégrité par rapport à notre engagement au service de nos clients », explique Jean-Jacques Biamonti, Directeur du magasin.

Depuis l’arrivée des gencod, le consommateur ne sait jamais si le prix affiché en rayon sera celui appliqué en caisse. C’est une source de défiance récurrente car il n’y a pas de transparence. Là, difficile de faire plus clair lors du paiement. Pourtant, oser étiqueter les produits d’un hypermarché de 9 246 mètres carrés de surface de vente, faisant partie des 50 premiers magasins français, n’est-ce pas une gageure économique ?
« Cela me coûte moins que cela ne me rapporte », poursuit Jean-Jacques Biamonti, « Quand on prend des engagements, il faut le faire concrètement, pas le dire. Le bien ne fait pas de bruit. Le bruit ne fait pas de bien.  On ne peut pas mentir à long terme aux clients. Avec ces étiquettes, on montre en permanence à ceux qui viennent chez nous que l’on est moins cher, que ce soit au magasin ou chez eux. On devient alors la référence pour les prix. C’est ainsi que l’on fidélise », poursuit-il.

« On sera peut-être le dernier hypermarché à faire cela en France, mais je ne compte pas arrêter. Je suis d’abord un commerçant avant de raisonner en pur gestionnaire. Chez nous, on emploie 600 personnes quand le ratio des hypermarchés de la même surface est de 480, car ce sont eux qui renseignent les clients plutôt que des affiches. Ce qui m’importe, c’est d’être au service du client sur le long terme » conclut Jean-Jacques Biamonti.