Pas d’économie sans confiance

Publié par Petrel le 05 février 2014
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Sydo est une agence de conseil en pédagogie, expliquer est son métier. Ainsi, elle réalise en partenariat avec le Monde.fr « Dessine moi l’éco » où sont publiées des images, des vidéos sur différents thèmes. Chaque dessin est créé par les ingénieurs pédagogiques de l’Agence, puis validé par un économiste, enseignant chercheur à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon.

Parmi les réalisations, voici un dessin sur « Pas d’économie sans confiance« , mis en mouvement grâce à une vidéo très bien construite.

Voici le texte intégral de cette vidéo :

« Les échanges sont à la base de l’économie. Or, les échanges ne peuvent pas avoir lieu s’il y a trop de méfiance entre les agents économiques.

En effet, on n’échange pas quelque chose sans avoir confiance en la valeur de ce que l’on reçoit en retour. De même, on n’accepte pas de travailler pour quelqu’un si on le soupçonne de ne pas nous rémunérer.

Pour qu’une économie fonctionne, il faut donc que les individus puissent surmonter leur méfiance, même s’ils ne se connaissent pas.
Certes, la confiance peut se construire sur la base d’une promesse ou d’un serment. On peut même faire confiance en partant du principe que l’autre doit faire attention à préserver sa réputation. Mais chacun est conscient : que l’on peut trahir sa promesse sans toujours en subir de conséquences ; que le serment n’a plus la même valeur qu’autrefois car la crainte d’une sanction divine n’est plus aussi répandue ; et enfin, que la menace d’une mauvaise réputation n’est pas toujours assez dissuasive car aujourd’hui les interactions économiques se font essentiellement avec des inconnus. Ces moyens ne suffisent donc pas à bâtir des liens de confiance assez solides pour fonder un système économique viable.

C’est pourquoi, les sociétés humaines se sont munies d’institutions. Attention, pour un économiste, les institutions ne sont pas seulement des organisations, ce sont d’abord des règles et des pratiques acceptées par tous, telles que :

– le paiement en monnaie : on accepte d’échanger parce qu’on a confiance en la valeur de la monnaie ;

– et le respect des obligations dans un contrat, de travail par exemple : on accepte de se subordonner à un employeur parce qu’on a confiance en le fait qu’il va nous rémunérer.

On fait généralement confiance à ces institutions sans y penser parce qu’elles font partie de notre vie quotidienne mais aussi parce qu’on sait qu’elles sont soutenues par des organisations : on compte sur des lois et des tribunaux comme le conseil des Prud’hommes pour garantir le respect du contrat de travail et sur les banques pour assurer la stabilité de la monnaie. Par conséquent un faux pas des institutions, bancaires par exemple, peut engendrer la méfiance, voire la panique, et être à l’origine d’une crise économique. La confiance s’écroule donc aussi vite qu’elle se construit lentement. »

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